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L’anatomie du fauteuil crapaud !

L’anatomie du fauteuil crapaud !

Le fauteuil crapaud est sur le devant de la scène. Petit et pratique, il se loge et se faufile partout. Pour lui donner de la modernité, il suffit de le décaler avec des tissus contemporains, des faux-unis par exemple, de créer des assemblages inédits de tissus avec des motifs graphiques à décaler ou non... il cohabite et s’intègre facilement à tous les décors.

Aujourd’hui largement réinterprété, le fauteuil crapaud est sur le devant de la scène. Nous, c’est certain, on préfère l’original ! Avec l’aide du tapissier Gildas François* de Metz, on vous dit pourquoi !

L’axe du confort avant tout

Sa silhouette basse et trapue, ramassée sur de courtes pattes, n’est pas sans rappeler la posture de l’animal éponyme. Une observation judicieuse des formes arrondies qui sert avant tout le besoin de confort propre à l’époque Louis-Philippe. Cette période du XIXème siècle à laquelle il a été conçu, opère en effet un virage stratégique dans la conception des assises. On minimise le bois apparent au profit de sièges recouverts de tissus rembourrés, ce qui, à terme, évoluera jusqu’aux fauteuils capitonnés Napoléon III. Jusqu’au-boutiste, le fauteuil crapaud est entièrement recouvert de tissu et se caractérise par son ergonomie. Ainsi, si ses formes arrondies enveloppent le dos, c’est sa bosse rembourrée à la hauteur des reins pour caler la colonne vertébrale qui en décuple le confort.

La bête noire des tapissiers

Comme le précise Gildas François, tapissier à Metz, « le fauteuil crapaud n’a pas connu d’évolution majeure depuis le XIXème siècle, à contrario de certains sièges emblématiques sous Louis XVI. Il faut aussi savoir que c’est la bête noire des tapissiers, ceci expliquant peut-être qu’il n’ait pas émergé au même titre que la bergère ou le fauteuil cabriolet ». Retour donc sur ce qui le caractérise, sa bosse, objet de sa difficulté ! Cette dernière nécessite en effet des mains expertes pour tendre le tissu afin d’en éliminer les plis. Sans ébénisterie apparente, sa carcasse en bois entièrement recouverte de tissu et l’arrondi de son dossier cintré ajoutent à sa complexité. Côté recouvrement lors d’une rénovation, il n’échappe pas à l’usage des méthodes traditionnelles (ressorts montés sur sangles, double suspension si nécessaire pour éviter l’affaissement, guindage, mise en crin…), comme il se réalise également avec l’emploi de mousses de qualité.

Le retour du crapaud

S’il s’attache plutôt à véhiculer des critères de fonctionnalité que d’esthétique, il est aussi largement plébiscité pour sa taille. Petit et pratique, il se loge et se faufile partout : dans le recoin d’une entrée ou d’une chambre voire même d’une salle de bains. Au salon, on l’isolera près d’une fenêtre, aux abords d’un feu de cheminée pour profiter pleinement de sa détente en mode lecture ou farniente, ou on le ramera au centre pour jouer l’appoint quand nécessaire. Côté style, il s’affranchit de ses franges pour montrer ses pieds, laqués ou patinés selon les goûts. « Pour lui donner de la modernité, il suffit de le décaler avec des tissus contemporains, des faux-unis par exemple, de créer des assemblages inédits de tissus avec des motifs graphiques à décaler ou non, à l’instar de mon modèle fétiche « pied de coq » ci-contre, qui m’a inspiré le nom de ma société « Le coq et le crapaud » ! Enfin, à l’endroit des coutures, on peut aussi souligner ses lignes d’un passepoil de couleur ou de cuir, coordonné ou non au tissu ». Ainsi retravaillé, commente Gildas François, il cohabite et s’intègre facilement à tous les décors.

Où le trouver et combien ça coûte ?

Il est temps de ressortir les fauteuils de famille négligemment remisés au grenier ou dissimulés dans d’autres pièces que celles à vivre. Les puces, les brocantes, les salles des ventes sont également d’excellents pourvoyeurs de fauteuils crapauds anciens. On en trouve à partir de 80 €. Un prix dérisoire auquel il faudra ajouter le coût de sa rénovation : de 600 à 860 € selon la méthode (mousse ou crin) hors achat du tissu. De quoi donner à votre crapaud une identité dans les règles de l’art et lui donner « le chien » qu’il mérite à contrario de toutes les pâles copies du commerce !

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