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Le retour de la moire

Le retour de la moire

La moire, ça pourrait être un lac parsemé d’ondes, une mer sur laquelle court une risée, un plan d’eau dans lequel on vient de jeter un caillou… Contemplatif, on se laisse porter par la surface de cette étoffe chatoyante dont les variations de lumière et de couleur nous fascinent depuis la nuit des temps. Intemporelle, elle se joue de tous les styles !
Lelièvre – Fantasia tendu
Un peu d’histoire…

Depuis toujours, la nature façonne et inspire. C’est ce que nous enseigne l’histoire de la moire telle que nous la conte son spécialiste lyonnais Benaud, « l’origine de la Moire semble remonter à l’ère de l’Egypte Ancienne, époque durant laquelle des effets similaires auraient été obtenus par la superposition de fines bandelettes d’étoffes de coton et de lin observés sur des papyrus. Dans l’histoire récente, la Moire – dérivé du mot « mohair » – a été retrouvée dans le Moyen-Orient sur des tissus angora, dont les artisans souhaitaient améliorer la brillance en frottant les poils contre des pierres. C’est à la fin du XVIIème siècle que la Moire devient un procédé d’ennoblissement à part entière. Elle se développe par la suite à travers le monde en suivant la route de la soie. A cette époque, on l’obtient en pliant des tissus par le milieu et en les écrasant sous des pierres de 30 à 40 tonnes, procédé appelé Moire Antique, qui permet d’obtenir une parfaite symétrie du dessin. L’étymologie retient plusieurs hypothèses : soit une identité avec la mer ; soit un rapprochement avec le grec « marmarisein », chatoyer ; soit le latin tardif « marmorare », présenter des marbrures, qui a des affinités phonétiques avec le latin « mirum », merveille. » Bref, l’histoire de ce tissu se perd dans la nuit des temps et a marqué l’histoire de l’art du textile dès ses débuts dans la décoration comme dans la mode. Intemporelles, ses ondulations font partie de la mémoire collective !

VERASETA – Moire et velours de soie
Du côté de sa fabrication…

Officiellement inventé en 1843 par le fabricant lyonnais Tignat, son procédé consiste à écraser par calandrage sous tension un tissu teint (soie, laine, coton ou lin) en le repliant sur lui-même (tête contre tête). La trame dévie alors légèrement et acquiert un effet ondulé qui confère, par réflexion de la lumière, les effets changeants liés au contraste de brillance et de matité. Si aujourd’hui son processus de création est maîtrisé avec pour ultime opération de figer le dessin, la magie demeure flanquée de son petit secret de fabrication : chaque pièce moirée produite est unique car guidée par la main experte et inspirée de l’artisan qui crée le dessin en déplaçant le tissu entre les cylindres. De ce fait, la moire a pour spécificité de ne pas se raccorder ce qui, selon l’angle sous laquelle on la regarde, ajoute une vibration supplémentaire. Il existe aujourd’hui différents types de moire. La Moire Libre se dessine et se maîtrise à la main. Son savoir-faire nécessite une totale maîtrise car sa vibration moirée se répartit de manière irrégulière mais homogène sur le tissu. La Moire Tracée s’obtient également avec une préparation manuelle. La vibration s’organise ici en rayures verticales avec une règle en bois gravée qui varie selon sa dimension. La Moire Jacquard procède d’un tissage traditionnel Jacquard (avec ou sans dessin) sur lequel on vient apporter un mouvement de Moire Libre. Et enfin, la Moire Libre flockée procède d’une double impression au cadre, l’une pour imprimer le dessin laqué, l’autre pour lui ajouter la finition veloutée du floc.

Lelièvre
Un relief désormais contemporain…

Qu’on la range ou non dans le registre des faux unis, la moire suit avant tout le fil conducteur de la couleur. Déclinée dans des gammes de coloris très contemporains, ce basique sophistiqué revient en force dans une décoration qui se vit dans la confrontation de l’ancien et du moderne, des surfaces lisses et brutes, des matériaux nobles et des structures issues des nouvelles technologies. Son apparence ondée apporte une vibration élégante que décorateurs et architectes aiment à décaler pour revisiter les styles. La Maison Lelièvre la réactualise en Trevira CS, un fil polyester par essence non feu qui suit le même procédé artisanal avec l’avantage de rester stable et de se laver en machine (Fantasia). Dedar l’interprète dans un esprit plus contemporain poussant l’abstraction dans un dessin plus libre et plus irrégulier (Amoir Libre) ou encore en développant une moire libre flockée avec des dessins d’inspiration mauresque (Pavillon Moire) et des losanges à la géométrie plus sobre (Losange Moire). La moire s’utilise pour des rideaux, sièges et en revêtement mural en version contrecollée. Là encore, le must, c’est de ne pas se soucier du raccord pour jouer en toute liberté de sa fantaisie qui semble indémodable !

DEDAR – JK Place Rome
VERASETA – Moire tissée et satin de soie

Brochure Lelièvre (copie du texte pour légendes fabrication…)

Moire (nom féminin). Apprêt que reçoivent, par calandrage, certaines étoffes et qui leur communique un éclat changeant, une apparence ondée et chatoyante.

Matière Première

Il était une fois la moire…

Tout commence avec le fil Trevira CS aux propriétaires ignifuges, écru et d’aspect soyeux. Il est dévidé de ses bobines pour être ourdi en une chaine de 80 fils par centimètres avant d’être disposé sur le métier à tisser.

Tissage

Proche de Lyon, au cœur du pays des pierres dorées, notre fil est tissé sur les métiers d’un atelier habitué à produire les étoffes les plus fines telles que la soie pour les maisons de couture.

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Lelièvre
Prêt à teindre

Une fois tissée dans une armure « gros de Tours » qui présente en surface de fines côtes transversales et dont le grain à dévier sera nécessaire à la moire, notre étoffe est prête pour la teinture.

Lelièvre
Lelièvre
Teinture

Prête pour le grand bain, une pièce de tissu est insérée dans une machine appelée « boyau », elle y sera tout d’abord nettoyée de ses impuretés puis teinte avec exactitude dans la teinte voulue. Soucieuse de l’impact écologique, notre teinturerie retraite l’ensemble des eaux usées lors de ses productions.

Rame

Parée de sa couleur chatoyante, la pièce de tissu est séchée, étirée puis enfin enroulée à travers l’ensemble des rouleaux de la « rame ». La phase finale de l’ennoblissement se déroulera dans un atelier dont le savoir-faire unique a fait la renommée internationale de la moire dite lyonnaise depuis plusieurs générations.

Lelièvre
Moirage

Le procédé employé à ce jour reste artisanal, ainsi chaque production est unique. C’est à la main que se dessine et se maîtrise la Moire Libre. Lors du « dressage », deux pièces de tissu sont tout d’abord superposées et observées à contre jour. Par un travail manuel précis et technique, le moireur veille à la répartition homogène et harmonieuse du dessin de moire sur le tissu. Pendant cette étape, le tissu doit rester droit et tendu ce qui demande beaucoup de rigueur et de précision. En transparence, le filet de moire apparaît déjà …

Les deux pièces ainsi dressées sont soumises à l’écrasement sous forte pression de deux cylindres chauffés. Cette opération est appelée «  calandrage ».

Lelièvre
Calandrage

Une fois calandrées les deux pièces sont séparées : les côtes d’un tissu se sont imprimées dans l’autre tissu révélant le motif de la Moire Libre. Les ondes aux effets contrastés de brillance et de matité apparaissent. Un simple tissu teint s’est transformé en une matière vibrante et sophistiquée.

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