La vie est un peu bouleversée ces temps-ci à cause d’un virus. Nos certitudes vacillent, mais la solidarité s’organise, et chacun à son niveau essaie de se rendre utile.
De nombreux tapissiers se sont mis à coudre des masques en tissu pour des amis, des amis d’amis qui n’en trouvaient pas. Petit à petit les demandes se sont organisées. Sans prétention « scientifique », chacun s’accorde finalement à dire que les masques en tissu, c’est bien mieux que rien ! Les tutos ont commencé à fleurir, certains émanant d’hôpitaux, comme celui de Grenoble pour n’en citer qu’un. De nombreuses institutions ont également lancé des appels à l’aide pour la confection de masques, mais aussi de sur-blouses pour le personnel soignant qui en manquait cruellement.
Les tapissiers, véritables pros de la couture, ont répondu présents, et ont montré leur capacité à réagir vite et à s’investir pour les autres. Au sein de leurs ateliers, ils se sont mis à coudre bénévolement masques et blouses avec les moyens du bord… Des stocks de chutes de tissus, de galons de passementerie (pour les liens d’attache)…
S’investir, c’est aussi un moyen de mettre de côté ponctuellement les soucis financiers liés au confinement. Continuer à agir, à produire, à participer à l’effort collectif… permet de se sentir vivant et utile.
Maïté Mariana (L’Atelier de Décoration), installée en région parisienne, a cousu bénévolement des masques dans un premier temps, puis des sur-blouses dans du tissu donné par une entreprise locale, pour l’hôpital d’Orsay, qui devait faire face à un stock en chute libre. Elle se confie « J’ai pris conscience de la valeur du temps que je consacre chaque jour à mon activité et à la richesse de ma vie professionnelle ».
Gildas François (Le Coq et le Crapaud), dont l’atelier est à Metz, a lui aussi offert des masques autour de lui, aux commerçants autorisés à ouvrir, aux habitants de son quartier, aux bénévoles d’associations comme les Restos du Coeur. « Aujourd’hui j’ai utilisé tous mes stocks de tissus imprimés en coton, j’utilise désormais une toile blanche de première qualité qui sert normalement à la mise en blanc des fauteuils que je restaure ».
Les artisans des ateliers de Declercq Passementiers ont, quant à eux, gracieusement fabriqué des sur-blouses pour le personnel soignant de l’hôpital de Château-Thierry, à l’initiative de la mairie de Montreuil-aux-lions dans l’Aisne, où sont situés les ateliers. « Ces passementières habituées à travailler pour les châteaux de Versailles et Fontainebleau se sont lancées bénévolement dans la fabrication de ces blouses et masques nécessaires aux soignants avec un enthousiasme incroyable » constatent Elisa et Jérôme Declercq « Nous sommes très fiers d’elles, car comme souvent ce sont surtout les femmes qui sont à la manœuvre ».
Tous continuent aujourd’hui à oeuvrer pour aider et ce sont de formidables chaînes de solidarité locales qui travaillent toutes dans cette même idée d’entraide. Soyons fiers de nos artisans !
