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Précieuses étoffes

Précieuses étoffes

Dans le monde des beaux tissus, il y a le damas, la brocatelle et le lampas. On imagine déjà aux confins de notre mémoire collective, les métiers à tisser à bras, les canuts, les fils de soie… Remontons le temps du savoir-faire jusqu’à aujourd’hui pour les remettre en scène !

Un peu d’histoire

D’aucuns ont écrit des beaux livres pour retracer le parcours de la soie et de ses précieux tissages. C’est le cas du très bel ouvrage Tassinari & Chatel, « La soie au fil du temps* » écrit par Jean-Pierre Planchon, docteur en histoire de l’art, en collaboration avec Dominique Fabre et Carole Damour, documentaliste et archiviste de la prestigieuse manufacture lyonnaise créée en 1680. Mais avant les canuts de Lyon, c’est de Chine puis de Perse que démarre la route de la soie. C’est à Byzance (800-1200) qu’elle prend son essor Industriel pour s’implanter ensuite en Italie (1200-1600) et en France (1600-1800). Autant dire, que l’héritage de ce savoir-faire appartient à un riche patrimoine culturel.

Damas, brocatelles et Lampas sont les trois grandes gardiennes de la soierie. En dignes héritières, elles continuent de rayonner, fortes d’une traçabilité artistique qui permet d’en reproduire dessins et couleurs à l’identique pour la restauration de lieux prestigieux tels que Versailles ou l’Élysée, en passant par de remarquables chantiers d’hôtellerie. Mais pas que… ces belles étoffes tracent aussi leur chemin dans la modernité pour conquérir d’autres territoires.

Atelier Cousins Sosegh & Associés

Qu’est ce qu’un damas, une brocatelle et un lampas ?

Pour le faste qu’elles engendrent, la période des fêtes se prête à les célébrer. Mais pour éviter l’amalgame, mieux vaut savoir les définir, photos à l’appui !

Le damas est une étoffe de couleur généralement monochrome, parfois bicolore avec un fond en satin. Il se caractérise par un contraste entre son fond brillant et son dessin plus mat formé par tissage. Son envers est le négatif de son endroit.

Rideaux damas – Dedar

La brocatelle se distingue par un dessin formé par des effets de satin. Ce dernier se détache en relief sur un fond plus plat produit par une trame liée le plus souvent en sergé (armure à cotes obliques). Les brocatelles sont en général tissées en chaîne soie et trame lin, certaines ont aussi une trame coton.

Brocatelle – RUBELLI VENEZIA SEMPER AUGUSTUS

L’étoffe du lampas, quant à elle, est plus élaborée avec un dessin constitué d’armures (mélanges de fils de trame et de chaîne). Toujours très riche en couleurs, son dessin peut parfois n’avoir que deux ou trois tonalités. Issues de la mécanique Jacquard, ces qualités d’exception continuent à être tissées de façon traditionnelle pour la Haute-Couture, principalement par des ateliers à l’étranger. Pour la décoration, elles sont désormais produites sur métiers mécaniques modernes offrant à la fois une rapidité d’exécution et un tissage parfaitement régulier.

Phelippeau Tapissiers – Lampas rouge – Château de Champs sur Marne

A nouveaux tissages, nouvelle passerelle entre le passé et le présent

Damas, brocatelle et lampas véhiculent une approche historique du dessin et de la couleur où les motifs ornementaux, principalement constitués de fleurs, font toujours référence à un style. Chez Tassinari & Chatel, le fond d’archives des XVIIIème et XIXème siècles (styles Louis XV, Marie-Antoinette, Empire…) nourrit l’héritage pour un décor classique.

Mais chez cet éditeur comme pour les autres, Declercq, Rubelli, Dedar… la soie n’a plus vocation à rester figée dans une époque.

Son essor participe d’un nouvel élan créatif pour se mettre aux gouts du jour. Empreint d’une nouvelle modernité, son tissage devient plus innovant. Elaboré avec une trame en laine, le damas gagne en matité et en relief. L’introduction de fils de métal autorise de subtils effets mat/brillant. Les dessins quant à eux se revisitent dans de nouvelles colorations ou s’articulent autour de faux-unis. Ainsi redéployées, les qualités trouvent un nouveau champ d’exploration allant même jusqu’à se développer à l’identique en Trevira CS (fibre non feu résistante et lavable).

Désormais à toute épreuve, elles pénètrent le territoire de l’hôtellerie sur tous supports. Cependant, gardons à l’esprit que la soie originelle reste intrinsèquement assez fragile car peu résistante à l‘abrasion des vêtements « modernes ». Raison pour laquelle on l’adopte à la verticale pour des tentures murales, des rideaux, des embrasses… On réservera par contre le siège à un usage décoratif. Côté style, à l’heure où la mouvance créative fait la part belle à la combinaison entre l’ancien et le moderne, la soie s’invite dans tous les décors.

Garder une belle pièce ancienne dans son jus de soierie à l’identique ou recoloré relève d’un parti-pris décoratif très prisé des décorateurs d’aujourd’hui. En contraste avec un univers contemporain, cette élégante matière joue de ce subtil décalage pour se mettre en orbite, élimant ainsi tout conflit de génération !

Tassinari & Chatel

* aux Editions Monelle Hayot

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