Les métiers d’art constituent une grande famille.
La réalisation d’un ouvrage tapissé est une succession d’étapes complexes et de gestes précis qui fait appel à diverses compétences.
Le dessin et le tracé de l’épure, de la carcasse d’un siège ou d’un canapé « tapissier » et son assemblage, la justesse des décors sculptés, la « matière » et le « gras » d’un bourrelet de crin et sa double piqûre, dans la toile de jute, la précision du découpage d’une peau, l’ajustement méticuleux d’un semis de capitons, l’équilibre des « draperies » d’un lit à baldaquin, l’harmonie colorée d’une passementerie,… toutes ces opérations manuelles répondent à des critères de façonnages anciens et traditionnels.
Des matériaux nobles, précieux, délicats, durables
Soie damassée, taffetas « Asmodée » tissé sur des métiers à lisses du XVIIIe siècle, velours de Gènes, passementerie à migrets, hêtre du Jura ou ébène de Macassar…
Qu’il s’agisse de restauration, de création ou d’édition, les objets rares et uniques dévoilent leurs secrets et leurs charmes grâce au choix subtil et équilibré de matériaux précieux, délicats qui ont une histoire.
L’odeur de certaines essences de bois ou de vernis, le touché sensuel d’une soie ou la finesse extrême d’un fil d’or, entretiennent un dialogue passionné avec la main qui les façonne.
Texte de Gabriel Ravet